Historique du Collectif de Brangoulo
Décembre 2019
Alex, Steph et leurs 2 enfants, Jules et Augustine, achètent le hameau de Brangoulo à la Fondation Kerjean (Domaine et Chateau de Kerbastic) avec une vision précise de ce qu’ils veulent y voir se développer. Des piliers sont rédigés et donnent la colonne vertébrale au projet, fixant des premières stratégies et axes d’investissements.
L’idée de la création d’un collectif naît de celle de transitionner vers une vie plus sobre, robuste et résiliente que celle héritée de nos parents.
Nous souhaitons transmettre des valeurs fortes à nos enfants : autonomie, réalisme quant aux conséquences de nos actes, sens du collectif. Nous faisons pousser nos fruits et légumes, nous coupons le peu de bois nécessaire pour nous chauffer. Nous produisons le peu d’énergie dont nous avons besoin, nous collectons les eaux de pluie pour nous abreuver. Nous retrouvons une place durable et soutenable dans notre environnement.
L’intelligence collective, l’entraide, la bienveillance nous aident grandement à nous adapter à ce mode de vie : nous nous organisons pour traverser la fin d’un modèle auquel on ne croit plus. Nous redevenons humbles humains.
Nous y allons gaiement, sûrement, avec lucidité, sans regarder en arrière, les yeux pleins d’amour et d’enthousiasme ! Nous y allons avec tous ceux qui souhaitent se joindre à nous avec les mêmes objectifs et la même conscience du défi humain que cela représente.
La synergie au sein d’un groupe doit selon nous passer avant tout critère financier ou de savoir faire : la complémentarité entre individus, notre capacité à fonctionner ensemble, à faire que 2+2=5. Nous souhaitons tendre vers une attitude positive et constructive. Nous voulons des communs à Brangoulo : des espaces et du temps mutualisés. Notre hameau sera plein de vie, et non un hameau dortoir, nous souhaitons y être des usagers diversifiés, tant en âge, qu’en croyances ou en « profils socio-économiques ». Limiter l’entre-soi, nous nourrir de nos différences.
L’individu doit être respecté dans son unicité, dans ses besoins et ses limites, quel que soit son âge (au delà des « classiques » que sont le genre, l’orientation sexuelle, la couleur de peau etc.). Chacun doit pouvoir jouir de son intimité, d’espaces privatifs, d’une liberté de recevoir qui bon lui semble, quand bon lui semble.
Pour nous permettre de bien vivre ensemble, nous adoptons tous un système restauratif commun et co-construit. Il permet, grâce à divers outils, de maintenir le dialogue et la cohésion dans le collectif. Cela va de simples moments de marche à deux à l’accueil de facilitateurs ou de médiateurs pour nous accompagner dans la gestion des tensions du collectif. Les tensions font partie du chemin, mais chacun.e est responsable de la relation qu’elle.il a aux autres, et se doit d’en prendre soin.
Nous souhaitons que chacun s’approprie des tâches récurrentes (entretien et production des ressources de subsistance) dans le hameau, dans un esprit d’autogestion. Nous permutons les tâches afin de tous nous rendre compte de ce que vivent les un.e.s, les autres. Nos contributions au profit du groupe sont mesurables en temps passé, et non en valeur économique. En cas d’incapacité à contribuer physiquement, la transmission – entre autres – nous permet de continuer à nourrir le collectif. Nous souhaitons que nos enfants puissent se nourrir des échanges avec chaque membre du collectif. Nous souhaitons mutualiser biens culturels (livres, films, musique, etc.) et équipements (véhicules, outils, etc.). Enfin, nous souhaitons que n’importe qui en capacité à contribuer puisse nous rejoindre, sans condition financière privilégiée.
Nous souhaitons une sobriété matérielle et énergétique pour ce lieu. Il ne faut pas se leurrer : nous aurons besoin d’énormément de matériaux, d’outils et d’énergie (éléctricité, chaleur, argent) pour reconstruire ce lieu, mais nous tâcherons de faire preuve d’une grande cohérence avec nos valeurs. Nous privilégierons la seconde main, l’autoconstruction, la mutualisation d’espaces et d’équipements. Nous choisirons les matériaux les plus cohérents entre coût financier, coût environnemental, distance à la source, au détriment de l’extrême confort auquel nous avons été habitués : nous porterons des pulls l’hiver, nous nous chaufferons d’un bois produit au cœur du hameau et géré durablement. Nous ne nous rendrons jamais dépendants à la technologie pour notre subsistance : nous nous satisferons de l’eau tombée du ciel, nous produirons notre alimentation par la seule force de nos bras, nos maisons seront perspirantes et ventilées par nos soins et ne s’effondreront pas si notre VMC ne fonctionne plus. Nous saurons réparer par nous-mêmes tout ce qui nous est indispensable. Sans sobriété, point de résilience. Nous serons autonomes dans notre capacité de subsistance. Notre groupe sera soudé et solide grâce au soin que nous aurons apporté à la gestion des tensions. Nous serons résilients, tant matériellement qu’humainement.
Juillet 2020
Au sortir de la période de confinement de 2020, la famille s’installe dans le hameau en yourte, le temps de commencer les travaux de développement du hameau. Un groupe les rejoint, participe à l’écriture de la raison d’être, à la libération des bâtiments recouverts de lierre… Mais ce groupe se disloque en août 2021. Un premier principe de réalité se dessine : l’engagement en temps. Il apparaît indispensable pour un projet de cette ambition de dégager une grande disponibilité pour sa construction.
Raison d’être à 18 mains :
« À Brangoulo, nous mettons le cap sur une vie en collectif, épanouissante, dans l’entraide et le partage.
Nous y allons convaincus que sobriété matérielle et résilience sont compatibles avec enthousiasme, plaisir et ouverture au monde.
Attentifs à la cohérence entre nos idées et nos actes, nous cultivons le soin du Je, du Nous et du Vivant.
Et tant mieux si notre aventure inspire d’autres équipages ! »
Mars 2022
Un autre groupe investit Brangoulo et participe à la rédaction du cadre de vie à Brangoulo, notamment juridique. Les besoins du projet se précisent. En décembre 2023, un deuxième principe de réalité se dessine : l’engagement financier est indispensable pour construire ce projet dans des conditions matérielles dignes. Les fondateurs ne peuvent porter seuls les ambitions de solidarité de Brangoulo.
Les besoins du projet sont quantifiés en temps nécessaire, une organisation par leads se dessine.
A lire :
« Gouvernance à Brangoulo : un nouveau modèle émerge »
Janvier 2024
Nous faisons face à des difficultés qui entrainent une dislocation de ce second groupe : difficulté de partage de la gouvernance face aux écarts d’engagements dans le projet (temps, argent, charge mentale), difficultés à trouver suffisement d’énergie pour coconstruire un projet ambitieux, précarité matérielle et manque de moyen, absence de volonté de faire appel à un médiateur extérieur, etc.
Les usagers de Brangoulo doivent porter collectivement la responsabilité de la pérennité du projet ou, à défaut, être capables de la financer (charge administrative, entretien, communication…). Il n’est plus envisageable de partager la gouvernance de Brangoulo sans partager la prise de responsabilité dans la perennité du projet.
Les fondateurs continuent leur chemin de clarification de ce qu’est et de ce que n’est pas Brangoulo. Un cadre d’entrée à Brangoulo est rédigé, une offre d’investissement dans des logements en dur présentée. Les engagements à prendre en terme de charge mentale et de « faire » sont objectivés. Il n’est plus concevable de rejoindre Brangoulo sur le long terme (séjour de plus d’un an) sans « acheter sa part des communs ».
En nous expertisant, nous avons permis d’internaliser de nombreuses compétences dans le projet. Pour ce qui est de notre accompagnement humain, il apparaît inévitable de faire appel à un expert extérieur, et de faire porter le poids financier de notre système restauratif à l’ensemble des personnes engagées dans un projet de vie à Brangoulo.
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A ce jour, Brangoulo est en chantier et n’est pas accessible au public.
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